Stéphane Monlouis est directeur des ressources humaines de GBH, partenaire du Forum « Métiers & Carrières » ou du diplôme
universitaire DUMAR.
CaribMag : Le Groupe Bernard Hayot semble particulièrement impliqué dans la formation universitaire.
Qu’est-ce qui explique un tel intérêt ?
Il s’agit en fait d’une double motivation. A l’origine, en 2009, le groupe GBH a été sollicité par l’UAG qui souhaitait favoriser le rapprochement, quoiqu’un peu symbolique, entre le monde de l’Université et une entreprise dont l’importance lui confère une responsabilité sociétale particulière. Dans le cadre de la loi sur la réforme du financement des Universités, un groupe comme GBH se devait de jouer ce jeu-là. D’autant plus qu’à l’instar de l’UAG, GBH est présent en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique. Au delà de l’aspect symbolique, notre conviction profonde c’est qu’une entreprise est faite avant tout d’hommes et de femmes et qu’il nous est impératif de trouver, localement, les compétences. Ce rapprochement initié par une volonté politique a permis de répondre à une vraie problématique locale au niveau des Ressources Humaines.
Comment aller encore plus loin dans ce rapprochement ?
Il faut suivre la trace du DUMAR (Diplôme Universitaire de Manager de Rayon) et arriver à proposer de plus en plus de métiers qui correspondent aux besoins des entreprises. Nous ne souhaitons pas pour autant révolutionner le monde de l’Université mais il faut aujourd’hui des formations adaptées qui permettent d’accéder à des compétences polyvalentes. L’avantage du Diplôme Universitaire (DU), c’est qu’il est taillé sur mesure et donc plus adapté qu’une licence classique. Les entreprises locales ont besoin de formations réactives et très spécifiques. Le DU est très souple, plus proche de la réalité.
Quels métiers nécessiteraient, aujourd’hui, la création d’un diplôme adapté ?
Il y a quelques années encore, la filière des métiers QSE (Qualité Sécurité Environnement, ndlr) était pratiquement inexistante. Aujourd’hui, il existe une vraie demande. Va-t-elle perdurer ?
Peut-être pas, mais il faut former des ingénieurs en QSE pour les entreprises locales. C’est une réalité. Avec l’UAG, nous menons aussi une réflexion sur les TIC et les métiers de l’informatique parce que les entreprises doivent sans cesse s’adapter à la nouvelle donne liée à l’évolution technologique.
De nombreux jeunes diplômés éprouvent des difficultés à accéder à un premier emploi.
Les formations dites « classiques » sont-elles tout simplement adaptées ?
L’an dernier, j’ai été frappé par une jeune femme en Master II que j’ai rencontrée et qui souhaitait faire un stage de quinze jours ! Mais cela ne sert à rien, il faut faire un stage plus long, multiplier les expériences, et aussi voya-ger pour revenir avec des compétences enri-chies. L’acquisition des connaissances est une chose mais ce n’est pas suffisant. Lors d’un recrutement, nous faisons notre choix en fonction des diplômes et des stages mais aussi en fonction des expériences diverses, en France ou à l’étranger, et du comportement lors de l’entretien. A diplôme équivalent…
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