Depuis 1980, Martinique Nutrition Animale assure la fabrication d’aliments pour bétail, dans la droite ligne des valeurs insufflées par Émile Mussard, le fondateur des établissements éponymes. Son neveu, aujourd’hui à la tête de l’entreprise, et les 65 salariés qui y travaillent, sont à la fois fiers et attachés à ce bel outil de production Bò kay !
Dans son usine de la Lézarde, MNA élabore quotidiennement 140 tonnes d’aliments qui serviront pour l’ensemble des élevages de l’île. Avec une capacité de production de 70 000 tonnes par an, l’usine en fabrique actuellement 36 000, assurant ainsi la livraison de 800 000 sacs d’aliments, et 15.000 tonnes en vrac. Pour s’adapter à chaque espèce et aux différents stades de croissance, MNA maîtrise la composition d’environ 100 formules. Et pour chaque recette, pas moins d’une vingtaine de matières premières sont dosées, traitées, broyées et mélangées pour une répartition optimale. Le mélange est ensuite présenté sous différentes formes, en farine, en granulés ou en miettes, et livré sous différents conditionnements, en sacs de 5kg à 25kg, en “big bag” ou en camion de vrac.
Il faut dire que le métier de provendier ne s’improvise pas : il requiert une gestion précise et des infrastructures (13 à 15 M d’euros) dotées de process technologiques de pointe.
Sur le Port, MNA a fait l’acquisition d’équipements spécifiques (grues, trémies, unités de stockage) afin de pouvoir importer en masse les céréales et les conserver dès leur déchargement du bateau. Une fois par mois, MNA reçoit 2500 tonnes de maïs, soja, blé et autres matières premières qui entreront dans la composition des différentes formules.
Des valeurs préservées
C’est en 1952 que l’histoire a débuté avec la création des Etablissements Mussard. Ces derniers seront ensuite à l’origine de la création de la Provenderie Martiniquaise, la PROMA, en 1980. Figure emblématique de l’élevage en Martinique, récemment décédée, Émile Mussard passe ensuite le flambeau à son neveu, Marc Labaye, en 1993. La PROMA devient MNA, mais les valeurs d’Émile Mussard demeurent. Faire en sorte que les aliments fabriqués localement soient de très grande qualité, afin d’assurer la rentabilité des élevages et le développement endogène de la filière. « Du fait de l’environnement et des conditions atmosphériques des Antilles (temps humide et chaud), nous sommes tenus d’investir très régulièrement et de façon significative dans la qualité »,explique Arnaud Siriex, Directeur de Martinique Nutrition Animal. « En 2011, plus de trois millions d’euros ont été investis sur le process du dosage et du mélange. Des tests quotidiens sont réalisés, à la fois sur les matières premières et les produits finis, pour valider l’homogénéité et la qualité des recettes. Des échantillons sont analysés avant et en cours de déchargement des matières premières et conservés pour en assurer la traçabilité. Des tests sont effectués sur l’humidité, l’odeur, la couleur, la présence de moisissures, d’insectes, de grains abîmés, brûlés ou autres impuretés». MNA est aussi impliquée sur l’ensemble de la filière élevage.
Pour Marc Labaye, le Président Directeur Général, l’élevage en Martinique constitue une filière d’avenir, avec un potentiel de création d’emploi très important. « Actuellement, plus de 92% de la consommation locale est importée », rappelle Marc Labaye. « C’est pourquoi MNA s’est fortement investie, en aval, au niveau de l’abattage, de la découpe et de la transformation de volaille et de porc. En amont, MNA est impliquée dans l’accouvage. Au total, nous avons ainsi permis la création de 150 emplois directs ». Entre 1999 et 2011, MNA a été ainsi à l’origine de la création de l’Abattoir de poulet Bò Kail et de l’atelier de découpe de viande de Porc Kini, au Robert. Une belle saga donc que celle de Martinique Nutrition Animale, qui s’efforce de combiner le souci de la rentabilité et l’engagement dans une filière à fort potentiel.